En 2019, nous avons rénové notre maison de manière à la rendre plus écologique (meilleur apport solaire, isolation en fibre de bois, poêle de masse (alimenté par du bois de récupération), servant pour la cuisson en hiver, toilettes sèches, pédo-épuration des eaux grises, enduits chaux à l'intérieur et à l'extérieur). Nous avons surtout (et depuis plus longtemps) créé un jardin attractif pour la biodiversité et nourricier. Sur 9600 m2, nous avons plusieurs bassins, des murets en pierre sèche, des tas de bois, des haies, une vingtaine de nichoirs faits maison, de très nombreuses variétés d'arbustes et de vivaces et pouvons admirer des espèces assez rares, comme salamandres, tritons, hermines, hiboux moyens ducs, becs-croisés des sapins, aigle royal et de nombreux insectes et papillons. Face aux très nombreuses difficultés rencontrées dans notre recherche d'autarcie alimentaire (climat de montagne, ravageurs au grand potentiel de nuisance), il a fallu expérimenter toujours de nouvelles stratégies pour pouvoir enfin devenir autonomes en légumes (nous sommes presque tous végétariens). Pour espérer avoir un jour de belles récoltes de fruits, dans une région qui n'y a jamais été propice, nous avons fait un travail de recherche de variétés anciennes de fruits (et de légumes) qui pourraient pousser chez nous et en testons chaque année de nouvelles. Nous avons également des poules et des canes qui évitent les invasions de limaces dans le potager et nous fournissent en œufs. Dans un objectif de valorisation de nos déchets, nous fabriquons notre BRF et utilisons notre compost, (issu des toilettes sèches, de nos déchets d'alimentation et de notre lombricomposteur) ; il en va de même pour nos eaux grises, qui une fois filtrées, alimentent l'un des bassins, ce qui suppose l'utilisation exclusive de produits d'hygiène et ménagers non polluants. Chaque nouvel aménagement de notre jardin doit nous permettre de recycler ce qui est produit sur place et répondre à plusieurs critères d'utilité et d'esthétique, avant d'être validé. Nous avons parallèlement appris à utiliser et à cultiver les plantes sauvages, aussi bien dans l'alimentation et dans un objectif médicinal que pour soigner les autres plantes. Enfin, dans notre quotidien, nous n'achetons presque que des produits alimentaires bio, bruts, en vrac et nous essayons de réutiliser et réparer tout ce qui peut l'être dans la maison, notamment les vêtements, grâce à l'utilisation régulière de nos machines à coudre!